Lemuel Gulliver, chirurgien anglais, souffrait d'un mal incurable: la bougeotte.Le voilà donc en pleine mer, plutôt satisfait de ses choix. L'air marin emplissait ses poumons et l'horizon infini s'étendait à perte de vue. Tout allait pour le mieux jusqu'à ce qu'une tempête monstrueuse surgisse de nulle part.Le bateau n'avait aucune chance. On aurait dit un jouet d'enfant dans une machine à laver. Avant même qu'on puisse songer aux gilets de sauvetage, tout s'effondra.Gulliver n'était pas un champion de natation, mais avec sa vie en jeu, il nageait comme si le diable était à ses trousses. Ballotté comme un fétu de paille, il aperçut miraculeusement un bout de terre au loin. Dans un dernier effort, il s'échoua sur la plage, épuisé comme s'il avait combattu un ours.À son réveil, les choses prirent une tournure étrange. Impossible de bouger, comme si son corps était collé au sol.Mais ce n'était que le début. En s'habituant à la lumière, Gulliver vit quelque chose qui lui fit douter de sa santé mentale.Ces petits êtres, qu'il apprendrait plus tard être les Lilliputiens, étaient en pleine panique. Imaginez-vous découvrir un géant échoué sur votre plage!Or, Gulliver était un homme de sang-froid. Au lieu de s'agiter et de risquer d'écraser la moitié de la population, il choisit de rester immobile. Tel une statue, il tenta de montrer à ces homoncules qu'il ne leur voulait aucun mal. Peu à peu, les Lilliputiens se calmèrent.En observant mieux, Gulliver réalisa qu'il avait atterri sur une île minuscule incroyablement organisée. Ces Lilliputiens avaient plus de règles qu'un pensionnat huppé.Puis vint le moment crucial: l'empereur de Lilliput se présenta pour inspecter le visiteur géant. Imaginez un personnage pas plus haut qu'une tasse à café, paradant comme s'il était le maître du monde. Coiffé d'une couronne minuscule, il donnait des ordres à tout va.Les pontes lilliputiens débattirent longuement du sort de leur invité imprévu. Après moult discussions, ils décidèrent d'accorder une certaine liberté à Gulliver, à condition qu'il promette de suivre leurs règles et de faire attention à ne pas écraser quelqu'un par mégarde.On installa Gulliver dans un vieux temple, seul bâtiment assez grand pour l'accueillir. C'était un peu comme essayer de faire entrer un éléphant dans une niche, mais c'était toujours mieux que la plage.Avec le temps, les Lilliputiens s'habituèrent à leur visiteur colossal. Ils le considéraient moins comme une menace que comme un voisin très grand et un peu bizarre.Mais alors que Gulliver commençait à se sentir chez lui dans sa nouvelle demeure lilliputienne, il eut vent d'un conflit qui se préparait. Une guerre entre nations minuscules? Gulliver se demandait bien ce qui pouvait être si important pour que ces petits êtres veuillent s'entre-tuer.