1. La théorie et le plan Rodion Raskolnikov, un ancien étudiant de Saint-Pétersbourg, a l'esprit en ébullition constante, hanté par des idées controversées.Ce n'était pas une simple pensée fugace. C'était comme un refrain obsédant qui tournait en boucle dans son esprit. Et croyez-moi, les conditions de vie de Raskolnikov n'arrangeaient rien. Il était confiné dans une pièce minuscule qui ressemblait davantage à une boîte à chaussures qu'à un logement.Pour couronner le tout, Raskolnikov était fauché comme les blés. Il n'avait pas de quoi se mettre sous la dent. Sa propriétaire, Praskovya Pavlovna, le harcelait pour le loyer impayé.Alors, que faire quand on est au bout du rouleau? Raskolnikov décide de mettre en gage la montre en argent de son père. Ce n'était pas une vieille tocante quelconque, mais un héritage familial, un morceau de son passé. La vendre, c'était comme s'arracher le cœur, douloureux mais nécessaire.C'est là que les choses se corsent. Alors que Raskolnikov tente d'obtenir un prix décent pour sa montre, il découvre quelque chose d'intéressant. Il s'avère que la vieille Alyona croule sous l'argent. Elle en avait à ne savoir qu'en faire, mais elle traitait sa demi-sœur Lizaveta comme un chien. C'est comme si une ampoule s'était allumée dans la tête de Raskolnikov, mais pas pour la bonne raison. C'était plutôt le genre de déclic qui mène à ces moments où l'on se dit«je sens que je vais faire une bêtise»Soudain, Raskolnikov a commencé à voir Alyona comme un parasite géant, suçant la vie de la société. Sa théorie sur les gens extraordinaires et sa situation désespérée sont entrées en collision comme deux voitures ivres sur une route de campagne. Sans même s'en rendre compte, il s'est convaincu que le meurtre d'Alyona serait un service rendu à la société.Mais Raskolnikov n'était pas prêt à se jeter tête baissée. Il s'est transformé en Sherlock Holmes, planifiant méticuleusement chaque détail. Il a visité l'appartement d'Alyona tellement de fois, toujours avec une excuse bidon, qu'il le connaissait probablement mieux qu'elle.Il s'est même mis au bricolage, cousant une boucle secrète à l'intérieur de son manteau pour y cacher une arme.À l'approche du jour J, Raskolnikov devient plus bizarre qu'un chat dans une pièce remplie de fauteuils à bascule. Son ami Dmitri Prokofich Razumikhin, un étudiant pauvre mais travailleur, remarque que quelque chose cloche. Razumikhin, tel un chien avec son os, essaie d'aider son ami.L'atmosphère autour de Raskolnikov est tellement tendue qu'on pourrait la couper au couteau. Son esprit est une tempête de justifications et de doutes, chaque pensée se heurtant à l'autre comme les vagues d'une mer déchaînée.À l'approche du jour fatidique, Saint-Pétersbourg semble se refermer sur lui. Les rues animées et les grands bâtiments qui l'avaient jadis inspiré ressemblent désormais à un labyrinthe sans issue.La théorie de Raskolnikov, autrefois source de fierté intellectuelle, est devenue un monstre qui le dévore de l'intérieur. La frontière entre le bien et le mal, jadis si claire dans ses débats académiques, s'est estompée pour devenir une zone floue d'ambiguïté morale.À la tombée de la nuit, la veille de son crime, Raskolnikov est allongé dans sa chambre exiguë, les yeux rivés au plafond. Le poids de ce qu'il s'apprête à faire l'écrase comme une chape de plomb.La question reste suspendue dans l'air, inexprimée mais assourdissante: Est-il vraiment assez extraordinaire pour franchir cette ligne? À l'aube, Raskolnikov sait que les prochaines 24 heures répondront à cette question, d'une manière ou d'une autre.Alors que les premiers rayons du soleil percent sa fenêtre crasseuse, les yeux de Raskolnikov s'ouvrent brusquement. Son cœur bat la chamade et il se sent prêt à bondir. Le poids de ce qu'il s'apprête à faire l'écrase, lui coupant presque le souffle. C'est le moment, le jour qui va tout changer.
Télécharger pour lire