1. Le périlleux voyage commence L'été 1757 est caniculaire dans les colonies américaines.Au cœur de ce chaos, deux sœurs britanniques, Cora et Alice Munro, se retrouvent entre le marteau et l'enclume. Elles doivent rejoindre le fort William Henry, où leur père, le colonel Munro, tient bon.On aurait pu croire que ces dames seraient escortées par une armée, n'est-ce pas? Que nenni. Leur seule protection est le major Duncan Heyward, un jeune officier britannique qui a le béguin pour Alice. Le pauvre bougre était probablement plus préoccupé par l'idée de l'impressionner que de veiller au danger.Pour les guider à travers les forêts sauvages du nord de l'État de New York, ils ont engagé un éclaireur huron nommé Magua. Ce type avait un visage de marbre et autant de chaleur qu'un glaçon.En quittant Fort Edward, le groupe semblait aussi bien préparé à la nature sauvage qu'un poisson à une course de vélo. Les chevaux trébuchaient dans les fourrés épais, s'ébrouant et piaffant comme s'ils étaient prêts à faire demi-tour vers la civilisation.La forêt était vivante autour d'eux, un monstre vert respirant et chuchotant. Les ombres dansaient entre les arbres, jouant des tours à leurs yeux.Magua, en bon personnage louche, les conduisit hors de la route principale. Il prétendait que c'était plus sûr, mais dans ces bois, «plus sûr» était aussi réel qu'une licorne se pavanant sur les Champs-Élysées. Le groupe n'avait d'autre choix que de le suivre.Au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient dans la nature, le chemin devenait plus difficile qu'un steak de semelle. Des ravins surgissaient de nulle part, assez profonds pour engloutir un cheval entier. Les ruisseaux à l'apparence paisible cachaient des courants capables de vous emporter en un clin d'œil. Et la météo?Alors qu'ils pensaient que la situation ne pouvait être plus tendue, ils ont failli tomber nez à nez avec une patrouille française. Ils l'ont échappé belle! Ils doivent plonger dans un fourré si dense qu'il ressemble à un filet de camouflage naturel. Chacun retient son souffle lorsque les soldats ennemis passent à un cheveu. Les feuilles frémissent à peine, mais pour le groupe, c'est comme un coup de tonnerre.À la tombée de la nuit, le groupe fait enfin halte et établit son campement dans une petite clairière. Mais se détendre? Pas question. La nuit, la nature sauvage est un tout autre spectacle. Le moindre bruissement, hululement ou craquement les faisait bondir comme des chats sur une plaque chauffante.Cora, en grande sœur protectrice, veillait sur Alice comme une mère poule. La pauvre Alice était mal à l'aise, aussi déplacée qu'un poisson hors de l'eau. Elle n'était pas habituée à la vie sauvage et cela se voyait comme le nez au milieu de la figure.Pendant ce temps, Heyward prenait le premier quart, espérant sans doute impressionner Alice par sa bravoure. Il était assis là, pistolet au poing, scrutant l'obscurité comme s'il s'attendait à voir surgir le croque-mitaine à tout moment. Le pauvre homme était si tendu qu'on aurait pu jouer du violon sur ses nerfs.Au fil de la nuit, la forêt semblait se refermer sur eux. L'obscurité n'était brisée que par la faible lueur de leur petit feu, qui vacillait et dansait, projetant des ombres inquiétantes qui semblaient avoir une vie propre.Ils étaient loin de se douter que leur périple était loin d'être terminé et que les vrais dangers les attendaient encore. La nature sauvage recelait des secrets et des surprises qui allaient mettre à l'épreuve leur courage, leur loyauté et leur instinct de survie d'une manière qu'ils n'auraient jamais imaginée.À l'aube, alors qu'ils se préparaient à reprendre la route, quelque chose clochait. Les yeux de Magua avaient un éclat nouveau, et ses mouvements semblaient plus déterminés, presque prédateurs. La forêt autour d'eux s'épaississait, les chemins devenaient plus tortueux. C'était comme si la terre elle-même complotait contre eux, les entraînant plus profondément dans un labyrinthe vert sans issue. Le groupe échangea des regards inquiets, un sentiment commun d'appréhension s'abattant sur eux comme une chape de plomb.
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